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samedi 22 février 2020

León (Nicaragua) - La Fortuna (Costa Rica) : pura vida

Ici tout le monde dit "pura vida" à tort et à travers alors j'ai pris le pli



Sacré Olivier qui me gratifie d’un petit dessin régulièrement pour m’encourager. C’est vrai que mes sacoches maigrissent encore...


Me voici au Costa Rica depuis trois jours. En prenant par le nord la direction de la Mer des Caraïbes où je devrais arriver d’ici 2 ou 3 jours, tout a changé en quelques kilomètres. Des plaines arides du Nicaragua brûlé par le soleil (où il a pu faire jusqu’à 37 degrés), je suis passé à des paysages luxuriants faits de forêts et de pâturages humides. Il paraît qu’on surnomme ce pays la Suisse de l’Amérique Centrale. Concernant les prix et le type de tourisme (accès à la nature partout payant, au prix fort), j’ai tout de suite senti une certaine similitude !


En revanche, pour le moment le cyclisme est un régal. J’ai pu emprunter des pistes et petites routes très tranquilles en m’émerveillant des paysages sans tout le temps m’inquiéter de ce qui arrivait derrière. De plus, la conduite a l’air d’être plus respectueuse que depuis le Guatemala. Peut-être qu’ici, à la différence des pays précédents (je ne parle pas du Mexique), si tu tues un cycliste tu risque d’avoir quelques ennuis avec la justice. 

Les paysages me rappellent l’Ecosse, à la différence près que la pluie, fréquente, n’est pas glaciale et même parfaite pour se rafraîchir. 

Au Nicaragua, je me suis reposé à León et à Las Peñitas, une plage encore bien tranquille où se faire rouler dans les vagues m’a fait un bien immense. Dans les hostals du coin, j’ai rencontré pleins de «backpackers » super sympas. Souvent des gens qui voyagent plusieurs mois, parfois plus, qui généralement ont quitté leur boulot pour rompre avec leurs vies occidentales pressurisées. Merci à tous pour ces bons partages de vies, ces soirées à refaire le monde, votre gentillesse et bienveillance. 

J’ai notamment retrouvé par hasard Marie, alors que nous étions en contact depuis un petit moment sans trop savoir où l’un et l’autre se trouvait géographiquement. Tout ça pour s’apercevoir un jour que nous étions à 200 mètres l’un de l’autre. Une « vélo voyageuse» partie de San Francisco en mai dernier et qui doit arriver à Panama un peu après moi. Elle a un super blog et accompli un extraordinaire voyage :


Avec Giovanni son amoureux salvadorien, on a beaucoup parlé de son pays. J’y avais senti, sans y rester assez longtemps pour en tirer des conclusions, un pays avec une violence à fleur de peau, des rapports toujours suspicieux entre les gens, des armes omniprésentes dans le quotidien, des mafias faisant régner leurs lois, forçant beaucoup de monde à l’exil. Une police et une justice qui ne font pas dans le détail non plus. Tout cela m’a bien été confirmé par Giovanni. Pour résumer, le pays a connu il y a peu son premier jour sans homicide depuis des décennies et cela faisait la une de tous les journaux... En revanche, c’est un pays sûr en tant que touriste... à condition d’aimer être parqué dans des ghettos pour jeunesse américaine dorée comme j’ai pu l'expérimenter au village d’El Tunco sur la côte. 

En repartant de León au Nicaragua où je me suis reposé 4 jours, j’ai connu un sacré coup de mou. Une envie de rien, plus aucun plaisir à rouler sur ces routes dangereuses, sous un soleil de plomb, avec parfois des gens qui te hèlent comme une vache plutôt que de te dire bonjour et tout le monde qui klaxonne juste par réflexe. 

Finalement, après une autre journée de repos imprévue à Granada, où je n’avais pas prévu de passer non plus d’ailleurs (parfois l’itinéraire se décide dans le fossé au bénéfice d’un coup de tête, sans critères vraiment objectifs, c’est sûrement ça la liberté), puis le tour de l’île d’Ometepe où les petites routes m’ont réconcilié avec ma bicyclette, l’envie d’avancer est revenue. A présent, bien remonté pour finir sur les chapeaux de roue ! 

Je ne suis plus très loin de Panama où je dois arriver le 8 ou 9 mars. Quelque chose comme 1200 km, avec deux sections réputées infréquentables en vélo à cause du trafic, où je prendrai un bus. Dommage, l’une d’entre elle, c’est pour arriver à Panama City... moi qui me voyait franchir le pont en levant les bras sous les acclamations du public. 

J’ai donc le sentiment d’avoir un peu de temps devant moi et c’est très agréable. Presque je finirais par me croire en vacances ! Je suis curieux de voir la Mer des Caraïbes où je ferai ma prochaine pause...

La suite en  images... 

Las Peñitas au Nicaragua 







Le Nicaragua est très prisé des surfeurs 



Belle ligne droite ventée entre León et Granada 



Trop bousculé par le vent, comme un matin au Mexique où j’avais eu très peur, je prends cette fois le bus sur 15 km avant Managua. Le « chicken bus », surnommé ainsi pour sa couleur jaune mais aussi peut-être parce qu’on s’y sent comme dans un poulailler (d’élevage industriel), est un roman à lui seul. En rentrant de Paris, si le contrôleur du TGV me dit qu’il n’y a pas assez de place pour mon vélo démonté, je lui dis d’aller se faire voir au Nicaragua 



Renforcement de pneu chez le cordonnier 



Ça tangue pour rejoindre l’île d’Ometepe



Le volcan Concepcion sur l’île, paré d’un nuage matinal 



Premiers tours de roue au Costa Rica 





Accueil fantastique à Bijagua au Costa Rica par une famille qui tient un hôtel et qui me laisse camper gratuitement sous le préau devant les chambres ! Petit-déjeuner offert en prime, trop gentil. 



Journée inoubliable, le long de la Laguna de Arenal, pour arriver à La Fortuna d’où je publie cet article