Infos matérielles vélo



Avant le voyage, j'ai passé un temps infini sur les sites de matériel de vélo et sur les blogs de baroudeurs, où j’ai pu trouver pas mal d’infos. Bien content que des gens partagent, voici en remerciement quelques explications et retours sur mes choix matériels. 

L’idée de ce voyage était de combiner la découverte de pays que je ne connais pas avec le côté sportif du cyclisme. J’ai donc opté pour un vélo de gravel avec un cadre typé course mais permettant de transporter des bagages (que j'ai minimisé autant que possible tout en gardant l'autonomie de pouvoir dormir sous tente et de me faire à manger) et acceptant des pneus plus larges que les vélos de route.

J'ai beaucoup été inspiré par un super film à voir absolument, retraçant l'épopée de deux autrichiens qui ont traversé les Alpes avec des vélos de gravel tout en faisant du ski de pente raide : Ice&Palms

Je remercie d'ailleurs Jochen Mesle avec qui j'ai pu échanger sur certains détails techniques.

C’est avec le magasin de Laurent Tillous à Arette que nous avons peu à peu monté ce vélo, ce qui a pris du temps car j’avais une idée bien précise de ce que je voulais et le résultat final s’est fait attendre. Je le remercie pour sa patience face à mes choix pointilleux et aussi bien sûr pour ses conseils avisés qui ont parfois modifié à juste titre ce que j’avais imaginé.

Mon vélo était donc ainsi composé :

- Cadre : il s’agit du cadre de gravel Trek Checkpoint ALR modèle 2020, offrant des supports pour la bagagerie avant ou arrière ainsi que de nombreux inserts très pratiques pour installer différents accessoires

- Transmission : j’avais fait le choix d’un mono-plateau Sram à l’avant (40 dents) parce qu’il est très agréable de n’avoir à manipuler qu’une manette de vitesse et aussi parce que ça fait toujours un point mécanique en moins qui pouvait poser problème. A l’arrière, il s’agit d’une cassette Sram XX1 XG-1199 (11 vitesses en 10-42) qui m'a permis d’appuyer sur les plats tout en ayant de la marge pour les côtes les plus rudes. L’ensemble de la transmission, montée en Sram avec manettes et dérailleurs Rival s'est parfaitement comportée

- Freins : j’avais choisi des freins à disques mécaniques (à câbles), afin de faciliter les réparations et démontages de roues lors des crevaisons. En étriers, il s’agit du Shimano Sora 3000 RS305. Pour les disques, il s’agit du modèle Shimano SM-RT70. Aucun problème à noter avec ce matériel, les plaquettes ont assuré les 8000 km, en resserrant régulièrement les étriers

 - Roues : c’est un point important pour un vélo devant supporter de la charge et rouler sur des pistes. Au terme du voyage, les roues Mavic Ksyrium UST Disc ont parfaitement rempli leur fonction et sont rentrées comme neuves

- Pneus : valeurs sûres et grands classiques, les Schwalbe Marathon Plus (en 700 X 35 C) ont tenu toutes leurs promesses. Comme il est fréquent de rouler sur des bas-côtés sales (verre brisé, ferrailles de pneus éclatés), l'investissement dans les meilleurs pneus possibles me semble indispensable. Ils étaient accompagnés de chambres à air Hutchinson dans lesquels du produit anti-crevaison pour pneus Tubeless avait été injecté. Cette dernière opération ne me semble pas indispensable car le produit alourdit l'ensemble, ne fonctionne pas forcément et se répand partout en roulant au moment de la crevaison si le trou est important. J'ai crevé 3 fois seulement en 8000 km, à chaque fois à cause de quelque chose d'important : gros clou, lamelle de fer acérée, etc

- Selle : j’avais choisi la selle tout cuir Brooks B17 Standard. Par erreur j’avais commandé le modèle femme mais il a été parfait. Le cuir a mis du temps à s'assouplir et à prendre la forme de mes fesses malgré l'entretien régulier au produit Proofide préconisé par le fabriquant. Finalement elle a commencé à vraiment s'assouplir en prenant la rosée une nuit par négligence. Un peu d'humidité au début peut donc ne pas lui faire de mal, contrairement à ce que dit la notice technique. On peut retendre le cuir si besoin avec une simple pince, sans la clef de 14 dédiée livrée avec

- Cintre : avec 50 cm de largeur aux manettes, il a parfaitement convenu, bonne maniabilité et écartement des épaules adapté pour moi

- Pédales : les Xpédo Trvs Duo sont parfaites, légères et minimalistes avec un coté doté du système de fixation SPD, l’autre plat avec des ergots pour le grip, afin pouvoir pédaler en chaussures normales si besoin. Après 8000 km, elles semblent très solides

- Chaussures : les chaussures de VTT XA Élite de Mavic n'ont montré aucun signe de faiblesse et sont rentrées comme neuves


La bagagerie, un point essentiel : 

Il n'est jamais facile de choisir ce qu'on va emporter et comment équiper le vélo en fonction. Je suis parti avec un équipement vestimentaire minimaliste (en gros une tenue de vélo pour la journée et un change pour le soir) car je traversais surtout des pays aux températures clémentes et j'ai aussi adapté mon équipement vestimentaire au fur et à mesure du voyage

- Sacoches : c'est un point essentiel pour lequel il faut à mon avis investir dans une des deux marques reconnues pour leur fiabilité : Vaude ou Ortlieb. Si une sacoche casse en voyage, selon les pays il n'y a pas d'autre choix que d'en commander sur internet, ce qui peut générer beaucoup d'attente. Pour des soucis mécaniques sur le vélo, on trouve toujours un petit magasin par là. Pour racheter des sacoches, c'est une autre paire de manche car la plupart de magasins n'en ont pas. J'ai choisi de mettre des sacoches à l'avant plutôt qu’à l’arrière pour trois raisons : on pousse le poids plutôt que le tirer, ce qui est plus facile ; on évite de trop solliciter la roue arrière sur laquelle il y a déjà le poids du cycliste ; quand on monte en danseuse, la roue avant ne bouge pratiquement pas alors qu’à l’arrière on peut avoir un balan désagréable

Les sacoches Vaude Aqua Front de 14 litres chacune ont été parfaites et rentrent comme neuves. Petit bémol pour le crochet du bas (permettant de maintenir la sacoche contre le porte-bagages) qui sort facilement de son rail sous les à-coups. Pour éviter de trop les solliciter, j'ai rapidement rajouté une sangle par sacoche, la ceinturant au même niveau que les crochets, afin de moins solliciter ces derniers et cela a bien fonctionné

A l’arrière, j'avais opté pour une sacoche de selle Specialized Burra Burra 20 litres. Elle n'a pas donné de signes de faiblesse non plus. Elle pouvait contenir une tente, un tapis de sol minimaliste, un duvet, un drap en soie, une doudoune et ma pharmacie. Pour améliorer ma visibilité, je l'entourais d'un gilet jaune

En complément j'avais aussi une sacoche de cadre BTWIN 300 1.5 l permettant de loger essentiellement le nécessaire de réparation et du tout-venant

- Porte-bagage : le Tubus Tara, simple et minimaliste, a été parfait. Il s’adapte bien sur les vélos munis de freins à disques, ce qui n’est pas le cas de tous les modèles car les étriers de freins dépassent sur le côté. Seul bémol dans mon cas, en cas de crevaison à l'avant je dois d'abord retirer le porte-bagage pour pouvoir sortir l’axe de la roue mais cela se fait vite et j'ai eu de la chance : aucune crevaison à l'avant pendant le voyage


Les accessoires divers :

- Béquilles : c’est un élément qui alourdit le vélo mais qui me semble indispensable en voyage tant c'est pratique. A l'arrière j'avais une Nakamura Hauban 20-24 dont j'ai éliminé la pate vendue avec permettant de relier le hauban. On doit trouver des modèles plus légers. Ayant mes sacoches à l’avant, j’ai aussi rajouté sur le porte-bagage la béquille dédiée Tubus pour Lowrider

- Rétroviseur : c'est pour moi un élément de sécurité indispensable afin de toujours voir ce qu'il se passe derrière et notamment si les conducteurs anticipent ou pas le dépassement. Le modèle Zéfal Cyclop a très bien convenu. On peut choisir le plus minimaliste Zéfal Spin qui convient bien aussi, avec cependant un angle mort plus important sur les voitures proches. 

-  Gourdes : les nombreux inserts présents sur mon cadre m'ont permis d’installer trois porte-bidons TACX D1, une autonomie qui s'est révélée adaptée la plupart du temps. J’ai choisi des gourdes thermiques Camelbak Podium Big Chill 750 ml mais dans des pays chauds comme ceux que j'ai traversé, l'isolation ne sert à rien, l'eau s'y réchauffe aussi vite que dans un bidon de base

- Compteur : le classique Sigma BC 9.16 ATS n'a pas faibli et une seule pile par élément a suffit 
pour 8000 km

- Porte téléphone : le modèle minimalisme Cyclyk The Beam a été parfait, léger et fiable

- Pompe : au bénéfice des nombreux inserts présent sur mon cadre, j'avais installé la  Zéfal Air Profil FC01. Je n'ai pas été convaincu par cette pompe. Il faut surveiller le joint dans l'embout de gonflage, qui a tendance à sortir à la fin du gonflage. De plus, lors d'un gonflage de routine, l'embout s'est coincé dans la valve et j'ai fini par devoir l'arracher au marteau, ce qui a cassé la valve et par conséquent éliminé une de mes chambres à air. Le modèle Zéfal Air Profil de base que j'ai sur mon autre vélo semble plus fiable