mercredi 15 janvier 2020

Queretaro - CDMX (Ciudad de Mexico) : à la capitale

Je ne comptais pas passer par la capitale, y entrer en vélo me faisait un peu peur, mais l’invitation d’Olivier et Alexandra qui vivent ici était une opportunité immanquable. La dernière fois que j’avais vu Olivier, en 2013, nous étions encordés dans la face nord du Piton Carré. Il est tombé sur mon blog de voyage et m’a gentiment contacté. Olivier est artiste-peintre, prof d’arts plastiques et acteur-créateur-scénariste de la troupe “Teatro Entre 2” que j’ai d’ailleurs pu voir jouer dès mon arrivée. 


Ce matin, il me racontait une de ses itinérances dans les Pyrénées, marchant sans carte là où son inspiration le menait, muni de son matériel d’aquarelle. Cette visite en peinture de la chaîne m’a rappelé que dans une autre vie il y a les montagnes. 



Olivier c’est aussi l’homme de ce blog sur lequel on tombe à chaque fois que l’on cherche des infos sur une voie un peu originale. Cet animal a gravi toutes les excentricités pyrénéennes :


Avant la grande ville (20 millions d’habitants), j’ai pu suivre, une fois n’est pas coutume mais c’était bref quand même, des routes de campagne tranquilles jusqu’à Tula. J’étais encore à plus de 100 km de Mexico que je voyais déjà son imposant nuage de pollution. 



Petite anecdote de cette journée : juste après un croisement, j’ai revu à 30 secondes près Darran et Melissa, un couple d’américains voyageant vers le sud avec un vieux Land Rover. Nous nous étions aperçu dans un camping au milieu de la Basse Californie, plusieurs semaines auparavant !

A Tula, capitale des Toltèques, puis à Teotihuacán, on commence à découvrir les premiers vestiges des civilisations préhispaniques, notamment les pyramides destinées aux sacrifices humains.





À San Sebastián de Xolalpa où je campais, c’était les fêtes de village. J’ai adoré ces deux soirées à l’ambiance familiales et festive avec encore et toujours la musique, la danse dans la rue et des feux d’artifice à toutes heures du jour et de la nuit. Dans l’église entièrement fleurie, il régnait une odeur divine. 







Je me suis débrouillé pour entrer dans CDMX un dimanche. En partant au plus tôt par l’autoroute et sa sacro-sainte bande d’arrêt d’urgence, ce que je redoutais s’est transformé en promenade de santé et c’est avec une certaine émotion que je suis entré en ville. 




Émotion amplifiée par le plaisir de passer les péages comme ci-dessous, je pense bien à chaque fois à Vinci et à ces gros bandits qui leur ont refilé la poule aux oeufs d’or. 




Une fois le périphérique vaincu, j’ai attrapé la Calzada de Guadalupe sur laquelle tous les dimanches se déroule ceci :



Une belle opportunité. J’étais heureux comme un chien fou de voir tous ces cyclistes et imaginais que j’allais taper la causette avec tout le monde, limite j’avais envie de faire la ola à la ville entière tel un président nouvellement élu, mais en fait mon vélo de voyageur n’a intéressé personne, les sportifs faisaient du sport et les autres ce qu’ils avaient à faire. 


Le niveau de pollution de la ville m’impressionne. Ici comme chez nous, les boulevards et périphériques sont saturés de gens seuls dans leur voiture, le plus souvent pour déplacements courts comme au cœur de toutes les grandes villes. Mais les vélos commencent à prendre la place, on sent une belle énergie, il y beaucoup de voies réservées aux cyclistes, les voitures font attention, on trouve plein de magasins et aussi des stations de loc style v.lib. Quand on prend le métro, il y a parfois des parkings à vélos à l’intérieur surveillés toute la journée.


Après encore des efforts d’allégement de mon matériel (si ça se trouve je vais finir tout nu sur mon vélo au Panama), j’ai passé 3 jours à visiter les endroits classiques de la ville, le centre historique, le musée Frida Kahlo, celui d’anthropologie où je suis resté scotché par le niveau artistique de l’époque préhispanique, les quartiers populaires que j’affectionne plus particulièrement et aussi la maison de Trotsky où il a été assassiné avec un piolet durant son exil ici. 




















Et là, ça va pas tarder à être le départ vers Oaxaca et le sud-est. Il me tarde un peu plus de nature, la montagne qui va peu à peu côtoyer la jungle. Je comptais emprunter au début le Paso Cortés entre les volcans Popocátepelt et Iztaccihuati mais le Popo fait des siennes apparement et c’est dur d’avoir des infos sur l’ouverture de la route.


A bientôt, ce voyage continue à être très « chido » et « padre » et « chingón » et « simon » comme disent les mexicains à tout bout de champ.